Définition et exemples de suites convergentes: Exemple De Suite De Rationnels Qui Converge Vers Un Irrationnel
Exemple De Suite De Rationnels Qui Converge Vers Un Irrationnel – Une suite convergente, c’est comme une course de fond où le coureur (la suite) se rapproche de plus en plus d’une ligne d’arrivée (la limite). Plus précisément, une suite (x n) de nombres réels converge vers une limite L si, quel que soit le degré de précision souhaité (aussi petit soit-il), on peut toujours trouver un rang N à partir duquel tous les termes de la suite sont à une distance de L inférieure à cette précision.
En termes plus mathématiques, pour tout ε > 0, il existe un entier N tel que pour tout n ≥ N, |x n-L| < ε. L'étude des suites convergentes est fondamentale en analyse, car elle permet d'approcher des nombres irrationnels, par exemple, avec une précision arbitraire en utilisant uniquement des nombres rationnels.
Suite de rationnels convergeant vers π, Exemple De Suite De Rationnels Qui Converge Vers Un Irrationnel
Approcher π avec des suites de rationnels est un défi fascinant, car π est un nombre transcendant, c’est-à-dire qu’il n’est racine d’aucune équation polynomiale à coefficients entiers. Une façon d’approcher π est d’utiliser la formule de Leibniz pour π/4 : π/4 = 1 – 1/3 + 1/5 – 1/7 + 1/9 – …
Cette série converge lentement vers π/4, mais chaque terme est un nombre rationnel. En multipliant par 4, on obtient une suite convergeant vers π. Voici un tableau illustrant les premiers termes de cette suite :
Indice (n) | Terme de la suite (xn) | Différence avec π (|xn – π|) | Erreur relative (|xn – π| / π) |
---|---|---|---|
1 | 4 | 0.8584 | 0.2732 |
2 | 2.6667 | 0.4967 | 0.1580 |
3 | 3.4667 | 0.3067 | 0.0975 |
4 | 2.8952 | 0.2482 | 0.0789 |
5 | 3.3397 | 0.1337 | 0.0425 |
10 | 3.0418 | 0.0918 | 0.0292 |
Notez que la convergence est lente. Pour obtenir une meilleure précision, il faudrait calculer un très grand nombre de termes.
Suite de rationnels convergeant vers √2
Construire une suite de rationnels convergeant vers √2 peut se faire à l’aide de la méthode des fractions continues. Cependant, une approche plus simple et intuitive est basée sur la méthode de Héron.
- On commence par une approximation initiale x 0 de √2 (par exemple, x 0 = 1).
- On calcule le terme suivant x n+1 comme la moyenne de x n et 2/x n : x n+1 = (x n + 2/x n)/2.
- On répète l’étape 2 itérativement.
Chaque terme x n de cette suite est une moyenne de deux nombres rationnels et est donc rationnel. La suite converge rapidement vers √2.
Comparaison de deux suites convergeant vers e
La constante e peut être approchée par plusieurs suites. Comparons deux d’entre elles : la suite des sommes partielles de la série ∑ (1/n!) et la suite définie par (1 + 1/n) n. La première suite converge plus rapidement que la seconde. La différence est due à la nature de la série de Taylor pour e, qui converge très rapidement, contrairement à la suite (1 + 1/n) n qui converge plus lentement, même si elle offre une approche plus intuitive de la définition de e comme limite.
La vitesse de convergence est un facteur crucial dans la pratique, car elle détermine le nombre d’itérations nécessaires pour atteindre une précision donnée.
Méthodes de construction de suites convergentes vers un irrationnel

Approcher un nombre irrationnel, c’est un peu comme chasser une ombre : on s’en approche sans jamais l’atteindre complètement. Mais grâce à des suites de nombres rationnels, on peut se rapprocher autant qu’on le souhaite. Plusieurs méthodes permettent de construire ces suites, chacune offrant une perspective unique sur la nature fascinante des nombres irrationnels. Explorons ensemble quelques-unes de ces approches.
Construction d’une suite de rationnels convergeant vers un irrationnel quelconque, en utilisant le développement décimal
Le développement décimal d’un nombre irrationnel est infini et non périodique. On peut exploiter cette propriété pour construire une suite de rationnels qui converge vers ce nombre. Prenons par exemple π ≈ 3.1415926535… Pour construire notre suite, on tronque le développement décimal à un nombre croissant de décimales. Le premier terme de la suite sera 3, le second 3.1, le troisième 3.14, et ainsi de suite.
Chaque terme est un nombre rationnel, et la suite converge vers π, bien qu’elle ne l’atteigne jamais. On peut formaliser cela : soit x un irrationnel avec développement décimal x = a 0.a 1a 2a 3…, alors la suite (x n) définie par x n = a 0.a 1a 2…a n est une suite de rationnels convergeant vers x.
Plus on prend de décimales, plus on se rapproche de la valeur de x. Cette méthode est simple et intuitive, mais sa convergence peut être lente.
Construction d’une suite de rationnels convergeant vers un irrationnel donné, en utilisant des fractions continues
Les fractions continues offrent une autre manière élégante de construire des suites convergentes vers des irrationnels. Chaque nombre irrationnel possède un développement en fraction continue unique, qui peut être exprimé comme une suite de quotients partiels. La méthode consiste à calculer les réduites successives de la fraction continue. Prenons l’exemple du nombre d’or, φ = (1+√5)/Son développement en fraction continue est [1;1,1,1,…], une suite infinie de
-
1. Les réduites successives sont
- , 2/1, 3/2, 5/3, 8/5, 13/8,…
Chaque réduite est un rationnel, et la suite des réduites converge vers φ. La convergence des réduites est remarquablement rapide, bien plus que la méthode du développement décimal. Chaque réduite fournit une approximation de plus en plus précise de l’irrationnel. L’étape suivante dans la construction est de calculer la réduite suivante en utilisant la formule de récurrence des réduites.
Suite de rationnels convergeant vers le nombre d’or (φ)
Le nombre d’or, φ ≈ 1.618, est un irrationnel célèbre. Sa construction à l’aide de suites de rationnels peut être effectuée en utilisant la suite de Fibonacci. La suite de Fibonacci est définie par F 0 = 0, F 1 = 1, et F n = F n-1 + F n-2 pour n ≥
- Les premiers termes sont 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, etc. Considérons la suite (x n) définie par x n = F n+1 / F n. Les premiers termes de cette suite sont :
- /1 = 1, 2/1 = 2, 3/2 = 1.5, 5/3 ≈ 1.666…, 8/5 = 1.6, 13/8 = 1.625, 21/13 ≈ 1.615…
Cette suite de rationnels converge vers le nombre d’or. Chaque terme représente le rapport entre deux nombres consécutifs de la suite de Fibonacci, et ce rapport se rapproche de plus en plus du nombre d’or à mesure que n augmente. On observe une convergence plus rapide que la méthode du développement décimal, mais moins rapide que la méthode des fractions continues pour le nombre d’or.
Chaque terme de la suite fournit une approximation rationnelle de plus en plus précise du nombre d’or. Par exemple, 21/13 offre une excellente approximation avec une erreur relative inférieure à 0.2%.
Propriétés et implications des suites convergentes vers des irrationnels

L’étude des suites de nombres rationnels convergeant vers des nombres irrationnels est fascinante car elle met en lumière la nature même des nombres réels. Elle nous permet de saisir comment on peut approcher des grandeurs inatteignables par des calculs finis, ouvrant ainsi la porte à des approximations et des applications nombreuses et variées. Ce voyage dans le monde des suites nous dévoilera des propriétés spécifiques et des implications significatives.Les suites de rationnels convergeant vers un irrationnel possèdent une propriété fondamentale : elles sont infinies.
En effet, un nombre irrationnel, par définition, ne peut être exprimé sous forme de fraction. Chaque terme de la suite fournit une approximation du nombre irrationnel, mais aucune fraction, aussi complexe soit-elle, ne pourra jamais le représenter exactement. Cette infinité de termes, chacun plus précis que le précédent, est ce qui permet la convergence vers la limite irrationnelle.
De plus, ces suites présentent souvent une certaine régularité dans leur construction, permettant d’anticiper le comportement des termes successifs et de contrôler la précision de l’approximation. Par exemple, les approximations successives de π obtenues par la méthode de Leibniz (somme alternée de 1/1 – 1/3 + 1/5 – 1/7 + …) illustrent parfaitement cette régularité.
Vitesse de convergence et précision des approximations
La vitesse à laquelle une suite converge vers sa limite irrationnelle influence directement la précision des approximations obtenues. Une convergence rapide permet d’atteindre une grande précision avec un nombre relativement faible de termes. À l’inverse, une convergence lente nécessite un nombre considérable de termes pour obtenir une précision comparable. Considérons l’approximation de √2. La suite définie par x n+1 = (x n + 2/x n)/2, avec x 1 = 1, converge rapidement vers √2.
Après seulement quelques itérations, on obtient une approximation très précise. D’autres méthodes, moins performantes, nécessiteraient un nombre d’itérations beaucoup plus important pour atteindre le même niveau de précision. Cette différence de vitesse de convergence est cruciale dans les applications pratiques où la rapidité du calcul est un facteur déterminant.
Applications des suites convergentes vers des irrationnels
Les suites convergeant vers des nombres irrationnels trouvent des applications dans de nombreux domaines, soulignant leur importance en mathématiques et au-delà.
Domaine | Applications |
---|---|
Mathématiques | Calcul approché de constantes mathématiques (π, e, √2, etc.), résolution d’équations transcendantes, analyse numérique, construction de fractales (comme l’ensemble de Mandelbrot). |
Informatique | Algorithmes de calcul de fonctions transcendantes, génération de nombres pseudo-aléatoires, cryptographie (génération de clés). |
Physique | Modélisation de phénomènes physiques complexes, résolution d’équations différentielles, simulations numériques. |
Ingénierie | Calculs d’approximations dans la conception de systèmes, optimisation de processus. |